A la demande de certains et dans un soucis d'objectivité je reproduis ici les argumentaires des partis politiques français en faveur du OUI à la Constitution Européenne que je fais suivre par les argumentaires politiques du NON.
Tout d'abord le OUI socialiste avec deux documents qui tentent de démêler le Vrai du Faux dans le débat autour du référendum et qui présentent les conséquences respectives de l'adoption et du rejet du traité. En rappelant que le OUI a récolté 59% des voix en référendum interne au PS et est estimé à 65% pour l'ensemble des électeurs potentiels du PS (bien qu'au vu des dernières estimations globales le chiffre doit certainement être revu à la baisse étant donné que je ne pense pas que la baisse du score national du OUI soit imputable à un revirement d'électeurs de droite).
Le OUI du Parti Radical de Gauche au travers du discours de son président, Jean-Michel Baylet, à la clôture de la Convention nationale sur l'Europe.
Le OUI et NON des Verts (dont on reconnaît la tradition contradictoire du ni OUI ni NON) acceptant la constitution européenne à la condition d'un retrait de la directive Bolkenstein sur les prestataires de services. Trois documents : un tract exprimant d'une part le rejet de la directive et d'autre part les souhaits des Verts pour l'Europe; un texte démentant les accusations de soutien des Verts à la directive; et les résultats du référendum interne des Verts qui donne le OUI majoritaire à 52,63% des votants contre 44,06% pour le NON (à noter une abstention de 42,53%).
Petit tour à droite pour les partisans du OUI :
Le OUI inconditionnel de l'UMP (qui l'eut cru ?) avec le sens du OUI de l'UMP, les 9 raisons qui le justifient et un argumentaire sur les Vérités et Contre-vérités.
Le OUI de l'UDF (soulagement de Raffarin & Co, Bayrou suit le mouvement sans mettre trop de hola malgré une demande de révision de la directive Bolkenstein par Anne-Marie Comparini) avec le discours de François Bayrou au bureau politique de l'UDF et une interview au Figaro sur les conséquences d'un NON au référendum.
Le OUI des écologistes de Cap21 avec l'argumentaire du référendum et le discours de Corinne Lepage, présidente de Cap21, au 30 janvier 2005. J'ajoute également le projet européen pour l'environnement de Cap21. Bien que non satisfaits dans la globalité par le traité lui-même (notamment sur l'adhésion de la Turquie et "l'orientation libérale du texte", la question de la laïcité française), l'avis est de voter et de changer les choses ensuites (hum ...).
Et dans le ring politique, face aux partisans du OUI on trouve :
Les partisans du NON à Gauche :
Le Parti Communiste Français (qui s'attache encore malgré certaines apparences à une tradition communiste) qui appuie son NON avec l'Appel du PCF, le discours de Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, lors du meeting sur le NON de la Constitution. J'ajoute à cela le programme politique en 27 objectifs du PCF, "rompant avec le libéralisme" (je ne peux m'empêcher de penser aux sponsors de la fête de l'Huma, qu'on me pardonne ce trait ironique) où l'on retrouve des évocations des objectifs européens.
La Ligue Communiste Révolutionnaire qui produit une foultitude de plaidoyers pour le NON mais dont j'ai dégagé sur le site officiel l'ensemble de textes constituant l'argumentaire de la LCR et la présentation d'un Projet de Manifeste pour un autre monde possible où l'on peut retrouver certaines des grandes thématiques du débat sur l'Europe appelant une "Europe sociale" pensée par et pour tous.
Lutte Ouvrière traduit son NON dans le discours d'Arlette Laguiller lors de son dernier meeting (j'ai reproduit la partie concernant le référendum ici) avec une volonté d'unification européenne mais sous une autre houlette que celle de "l'impérialisme financier".
Le NON attendu du MRC avec l'allocution de George Sarre, premier secrétaire, lors d'un colloque universitaire et un blog consacré au NON républicain du MRC. On retient la sollicitation d'un débat public court-circuité par Jean-Pierre Raffarin qui réduit les partisans du NON au nombre de cinq, souverainistes et extrême-droite (la Gauche à la trappe).
Le Parti des Travailleurs que j'évoque pour ne pas négliger un parti qui réunit 0,47 % des voix aux présidentielles, avec l'allocution de Daniel Gluckstein, secrétaire du parti, et l'appel du PT au NON du référendum.
Enfin le paysage du NON à droite:
Le NON des souverainistes avec le MPF et sa campagne pour le NON au référendum avec notamment trois arguments : le rejet de la Turquie, la sécurité de l'emploi (hum ...) et la préservation de l'Etat souverain et d'une démocratie nationale.
Le NON de Charles Pasqua qui à défaut d'être celui d'un parti (suite à la dissolution du RPF) est celui du président de l'Union Europe des Nations au parlement européen. Un refus d'une Europe des marchés, la promotion d'une Europe gaulliste et souverainiste (rehum ...) ...
Le NON de Chasse, Pêche, Nature et Traditions avec un exposé des raisons qui motivent le NON des partisans de Jean Saint Josse, président de CPNT. Une remarque pertinente sur le débat biaisé résumant une question de fond à un OUI ou NON à une "Europe Unique" indifférente aux diversités culturelles.
Le NON à la Turquie l'Europe du MNR avec un article sur le NON à la constitution, le NON à l'entrée de la Turquie et l'enjeu politique du NON. Bref, OUI à la France aux français, NON au reste.
Le NON édifiant du Front National (on l'aura compris, le FN veut "garder la France") et la déclaration de Jean-Marie Lepen au parlement européen de Strasbourg le 17 février. No comment !
Enfin, en supplément bonus pour n'oublier personne, je reproduis ici l'argumentaire des Royalistes sur lequel je suis tombé fort à propos avant-hier. En conclusion, le NON de 2005 trouve sa suite logique dans le Traité de Troyes de 1420 signé par Isabelle de Bavière; soyons souverains plutôt que vassaux !
Je laisse ici chacun se faire une opinion avant de reprendre pour ma part dans un prochain article les visions de chacun et les analyser au regard de mon sentiment propre. Je fais un lien vers les derniers sondages et commentaires de l'institut IPSOS qui donnent le NON à 52% contre 48% pour le OUI, soit donc une perte de "12 points en quinze jours" pour ce dernier.
à 15:49