Le Président de la République va inviter les Français à se prononcer par référendum sur la future Constitution européenne. L'enjeu n'est pas de voter pour ou contre le Président de la République, ni pour ou contre la politique du gouvernement. L'enjeu est en fait un texte imbuvable de plusieurs centaines de pages qui va gérer dans les prochaines années notre avenir et les 25 pays composant l'Union européenne. Qui, sincèrement, aura lu ce texte ? Qui expliquera impartialement aux autres ce qu'il comporte ? Sûrement personne car le débat est pollué par des considérations politiciennes, des arrière-pensées chargées d'ambition. En fait, comme le disait la chanson, "on nous cache tout, on ne nous dit rien" ! Par contre, le NON de CPNT à l'Europe unique est un NON motivé sans autre considération que l'avenir de la France et de l'Europe. Je rappelle que cette position n'est pas nouvelle mais qu'elle est une constante de CPNT puisque la naissance de notre Mouvement en 1989 était la manifestation d'un NON à l'Europe technocratique et bureaucratique. La mise en place de directives européennes s'imposant à nos lois nationales nous avait unis dans l'obligation de rejeter des textes contraignants inadaptés aux cultures et identités et trop marqués d'idéologie. Ces directives (par exemple celle de 1979 sur les oiseaux migrateurs ou celle de 1992 sur les habitats, toutes deux à l'origine et servant de base à Natura 2000) instituent une Europe unique qui ne tient aucun compte des différences des peuples et des particularismes locaux, sans parler de leurs cultures et traditions. Sur ces deux textes, 1189 dérogations en vigueur dans les pays européens (hormis la France qui n'en a jamais demandé aucune !) montrent bien à quel point elles sont inadaptées et inapplicables mais pourtant appliquées avec entêtement ! Les gouvernements français successifs n'ont d'ailleurs jamais eu, malgré les pressions, la volonté politique de modifier ces textes, très anciens et inadaptés, pour démontrer que la France était le meilleur élève de la classe européenne, quitte à s'écarter du bon sens et de la logique populaires. Malgré ces constatations d'échec dans un fonctionnement à 15 qui auraient du appeler des corrections pour asseoir l'Europe des Différences, les pays membres ont choisi la fuite en avant avec un élargissement à 25 états, en attendant d'autres! Comment peut-on cependant fonctionner correctement à 25 alors que cela n'a pas été possible à 15 ? C'est la raison pour laquelle CPNT, quand il siégeait au Parlement européen, a émis un vote négatif à cet élargissement à 25, comme à l'adhésion de la Turquie. CPNT n'est pas pour autant anti européen. Qui peut l'être d'ailleurs en 2005 ? Nous souhaitons plutôt une autre Europe, une Europe commune, l'Europe des Différences où chaque état apporte son identité mais à condition que plusieurs autres états associés ne puissent imposer à un pays qui ne le souhaite pas une réglementation contraire à sa culture, son identité et ses intérêts vitaux. Alors, OUI à l'Europe des Différences mais NON à l'Europe unique ! Or, une Constitution européenne est mise en place pour réduire les pouvoirs des pays au profit de cette Europe dirigée par des technocrates non élus. Chacun sait qu'une Constitution institue un pays et une nouvelle citoyenneté. Chaque pays a la sienne et la nôtre, pour la France, débute par "Au nom du peuple français". La Constitution européenne va donc mettre en place un nouvel état, un seul état. C'est la marche forcée vers l'Europe unique et ce, après l'Euro et avant la langue européenne qui risque alors bien d'être l'anglais ! Nous rejetons cette conception qui rayera de la carte ces différences qui font la richesse d'un pays. Additionner nos forces et nos faiblesses pour améliorer la condition des peuples est pourtant la seule considération qui devrait être retenue alors que c'est justement celle qui est rejetée par un texte que les électrices et les électeurs ne connaîtront pas car “on” leur en cachera le contenu réel. Résumer de façon simpliste le référendum à un OUI ou NON à l'Europe est inadmissible et, sous couvert d'un principe démocratique, constitue une tromperie. En conséquence, nous défendrons avec coeur et sincérité, comme nous l'avons toujours fait, l'Europe des Différences où la France pourra y garder son identité et son indépendance, en faisant campagne pour le NON à la Constitution européenne. S'agissant d'un texte néfaste pour l'avenir de la France et des Français, CPNT vous engage à vous mobiliser dès maintenant pour la défense de nos valeurs européennes.