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Discours de Daniel Gluckstein

 

Et si, le 29 mai...


IL SOUFFLE comme un vent d'affolement sur le camp du oui. Dimanche soir, la réélection (attendue) de Sarkozy dans sa circonscription de Neuilly-Puteaux a été présentée comme une victoire éclatante. En réalité, le chef de l'UMP a perdu plus de 10 000 voix par rapport à 2002, près de 3 électeurs sur 4 lui refusant leur voix (lire page 4) !
C'est le moment que choisit l'autre chef de file du oui, François Hollande, pour déclarer solennellement sur France Inter : " Il n'y a que des avancées, aucun recul, dans la Constitution européenne. "
Que des avancées ? A peine Hollande a-t-il asséné cette remarquable sentence que le président de la Commission européenne, José Barroso, a réaffirmé ce 14 mars que la directive Bolkestein devra être appliquée et qu'il y aura bien " un marché unique des services basé sur le principe du pays d'origine ". Autrement dit, n'importe quel secteur des services, en France, pourra se voir substituer demain les services " proposés " par des entreprises ou leurs filiales appliquant sur le territoire français des normes sociales et salariales polonaises, lituaniennes, ou demain roumaines, à 1 euro l'heure, ou moins !
Que des avancées, la " Constitution " européenne, monsieur Hollande ?


Autre partisan du oui, mais supposé être " socialiste ", Jean-Christophe Cambadélis proteste contre les propos de Barroso (dépêche AFP, 14 mars) : " M. Barroso provoque le camp du non ", ce qui prouve que Barroso et ses amis " souhaitent secrètement l'échec du traité constitutionnel " ! Si l'on comprend bien Cambadélis, la déclaration de Barroso risque de convaincre des électeurs hésitants de voter non. Ce qui est logique, puisque Barroso donne le véritable contenu du traité constitutionnel, dont l'article III-144 stipule : " Les restrictions à la libre prestation des services à l'intérieur de l'Union sont interdites. "
Mais alors, si le traité constitutionnel comprend en toutes lettres la directive Bolkestein, comment prétendre s'opposer à cette dernière, tout en affirmant qu'il n'y a " que des avancées " dans le traité ?
Tous ces gens-là se prennent les pieds dans le tapis. Leur affolement a pour source cette réalité incontournable : plus d'un million de travailleurs ont manifesté le 10 mars. Des millions ont, ce jour-là, répondu aux appels à la grève, dans le public comme dans le privé. Personne ne peut ignorer l'opposition frontale entre les revendications des travailleurs et la politique de l'Union européenne et ses directives. Personne n'ignore que ce mouvement par lequel les travailleurs cherchent, sur le terrain de la lutte de classe, à contrecarrer les coups qui les frappent et à obtenir satisfaction, ce mouvement appelle sur le plan politique, et comme une conclusion logique et naturelle, la victoire du vote non à la " Constitution " européenne.
D'où l'affolement des partisans du oui.
D'où, aussi, leurs manœuvres. Raffarin ayant annoncé l'ouverture prochaine de négociations sur les salaires dans la fonction publique, le député UMP de Savoie, Dominique Dord, présenté comme un ami du Premier ministre, a, ce lundi 14 mars, dévoilé le pot aux roses sur France Info : " L'enjeu du référendum est un enjeu très important sur le plan français. Il faut sans doute lâcher un peu de lest, mais pas trop. Il (le Premier ministre) n'a d'ailleurs pas fait de promesses chiffrées. Il faut garder quand même le cap. Le rouleau compresseur avance doucement, mais ne recule jamais. L'objectif, c'est de réussir le référendum. " A quoi la journaliste devait ajouter ce commentaire : " La vérité sort de la bouche des amis. "
On ne saurait mieux dire. Faire mine de négocier… pour faire avaliser par les organisations la destruction du statut de la fonction publique (lire page 6). Faire mine de négocier pour tempérer les craintes. Mais que continue d'avancer le " rouleau compresseur " écrasant sur son passage tous les droits, toutes les garanties. Faire mine de négocier en ralentissant la marche apparente du rouleau compresseur jusqu'au 29 mai... pour mieux accélérer ensuite.
Et si, le 29 mai, le non victorieux arrêtait net le rouleau compresseur de l'Union européenne ?